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Photo du rédacteurGwenolap Picard

Quand j'ai donné naissance pour la 1ere fois



Quand j'avais 25 ans je ne voulais pas d'enfant... Je n'y pensais absolument pas d'ailleurs. On m'aurait dit que j'allais donner naissance pour la première fois 2 ans après j'aurai rit au nez de cette personne. Mais les choses évoluant (rapidement apparemment !) j'ai commencé à 26 ans à désirer devenir maman... Je ne sais pas pourquoi, ni comment mais c'est arrivé... Ce désir.

Et la nature a bien fait les choses car je suis tombée enceinte rapidement après l'arrêt de la contraception. A ce moment il n'y avait personne dans mon entourage direct (amie, connaissance ou membre de ma famille) enceinte ou parent... J'ai été la première de mes différents cercles de connaissances à attendre un bébé. Étant arrivée en Bretagne peu de temps avant je ne connaissais quasi personne et ma famille étant loin j'ai suivi un parcours "standard" j'ai lu des choses sur la grossesse assez peu sur l'accouchement car tout ce que je lisais ne me parlait pas du tout: je savais déjà que je ne voudrai pas de péridurale, encore moins de césarienne (et je voulais que tout se déroule au mieux pensant ma grossesse afin d'éviter que cela ne devienne une option envisageable). Je pensais que j'allais accoucher à la maternité, tranquillement... Et que toutes ces choses horribles que j'avais pu entendre sur l'accouchement ne m'arriveraient pas. J'avais de la chance car, dans ma famille il y a un discours plutôt positif sur les naissances: pas d'histoires atroces (même si tout n'est pas rose) pas de discours négatif sur la souffrance vécue. Donc je partais plutôt avec une idée très positive de l'accouchement : c'était un événement que l'on pouvait traverser et on était heureux de rencontrer notre bébé.

Je me suis donc inscrite à la maternité, parcours classique. J'ai fait les examens classiques, sans me prendre la tête et tout allait pour le mieux. J'étais une heureuse ignorante qui se fie à son instinct et sa logique quand même.

Le grand jour arrive ...la nuit. Depuis 1 semaine j'ai des contractions qui me réveillent la nuit et m'empêchent de dormir mais qui finissent par s'arrêter au bout de 2 ou 3h. Mais cette nuit j'en ai marre, c'est plus douloureux alors au bout de plusieurs heures nous partons à la maternité. Je suis primipare et il y a beaucoup de monde à la maternité cette nuit là. Je suis installée dans une salle de travail. Je bouge: je marche je fais du ballon, mais le travail semble ne pas aller très vite voire s'arrête...Je ne suis ouverte qu' à 3. A 10h on me dit qu'ils vont me faire une perf d'ocytocine pour aider à accélerer le travail. Je n'ai bien évidement aucune conscience des conséquences de ce type d'acte. Alors comme je suis plutôt contente de me dire que je vais bientôt rencontrer mon bébé je dis: ok. Tous les quarts d'heure la sage femme vient me vanter les bienfaits de la péridurale et je dis: non. Ca c'est le truc dont il est hors de question! Et puis je gère, je me sens bien. on me place sous monitoring: je dois y rester 20 min...au bout de 45 min je détache moi même l'engin. J'en ai marre d'être coincée avec ce truc. La sage femme m'explique qu'elle va percer la poche des eaux (encore une fois je n'ai aucune idée des conséquences) pour aider encore le bébé à descendre: ok. Les contractions sont de plus en plus fortes mais je les accompagne: je souffle, je visualise une fleur qui s'ouvre et je vocalise doucement. je me sens hyper bien et forte et impatiente!! Les sages femmes qui vérifiaient assez souvent le col ne le font plus...Et moi je commence à avoir mal à me demander jusqu'où l'intensité des contractions va aller même si je suis heureuse et que je gère. Il est 13h et je demande à l'élève sage femme: "vous pensez que ça va durer encore combien de temps?" Parce que là je sens que je ne vais pas pouvoir continuer d'avoir mal comme ça pendant très longtemps. Et l'élève me récite son cours: et bien c'est votre premier bébé alors comme on vous a donné l'ocytocine à 10h30 il faut compter encore 6 à 7h environ, c'est toujours plus long pour un premier bébé."

Du coup je me dis qu'évidemment je comprends pourquoi quasiment toutes les femmes accouchent avec une péridurale...Et je m'imagine avec cette intensité douloureuse pendant encore 6h ou 7h ne sachant pas si ça allait encore monter en intensité, jusqu'où ça allait monter! Et je me suis dis "je vais crever"....

A ce moment du récit, si tu as déjà accouché et si tu connais les différentes phases d'un accouchement, peut être te dis tu que si je pense que je vais crever...c'est que je suis en phase de désespérance... Lisons la suite pour voir!

Je me donne encore quelques minutes pour prendre ma décision: est ce que j'accepte la péridurale (la sage-femme se donne tellement de mal pour me convaincre d'accepter: ça fait au moins dix fois qu'elle me la propose en 2h et insiste de plus en plus ). L'intensité de cette contraction me fait dire: ok j'accepte parce que je vais pas tenir ne serait-ce que 15min de plus.

Très contente, la SF part prévenir l'anesthésiste. Il est 13h et pour eux je ne suis qu'au début du travail. J'attends donc l'anesthésiste, les contractions s'enchaînent, je suis là, dans mon corps à accompagner et accueillir tout cela. Au bout de 40 min le monsieur a enfin réussit à se libérer. La Sf m'aide à m'installer pour la pose mais je ne peux pas beaucoup bouger car les contractions sont longues et les pauses entre assez courtes. L'anesthésiste n'arrive pas à trouver un moment pour piquer parce que j'ai beaucoup beaucoup de contractions...

Et là peut être que tu te demandes pourquoi personne n'a vérifié mon col? Pourquoi l'anesthésiste n'arrive pas à installer la péridurale...Pourquoi l'intensité des contractions et surtout leur durée n'alerte personne...

Je suis calme, je gère, je suis partie depuis un bon moment, je suis dans mon corps. L'anesthésiste mets 20 min à installer la péridurale et tout à coup la SF se réveille et me dit qu'elle va vérifier mon col...et Surprise!

" Mais vous êtes à dilatation complète!! (et là tu imagines le nombre de femmes à qui on a refusé la péridurale sous prétexte qu'elles étaient à 8 ou 9cm)
et moi ah bon ??mais je croyais que j'en avais encore pour 6h!

D'un côté je suis heureuse je vais rencontrer mon bébé dans quelques minutes, de l'autre je me dis que zut j'en voulais pas de leur péri à la noix, ça valait bien la peine! Je me concentre sur le côté positif: J'ai fais tout cela sans péri je vais rencontrer mon bébé, et donc je n'appuie pas sur le bouton pour que le produit agisse. Je me dis que puisque je suis allée jusque là sans, je termine sans. Je veux sentir mon bébé naître, je veux sentir cette force. Mais du côté des soignants c'est le branle bas de combat: la sf "mais vous n'avez pas appuyé, ça ne va pas fonctionné si vous n'appuyez pas" et paf elle appuie sur le bouton....je sens qu bout de quelques secondes que l'anesthésie fait son effet je sens de moins en moins bien. Puis "il va falloir pousser!!" euh..ah bon mais je ne sens plus rien maintenant! Et là déboule dans la salle la gynéco obstétricienne et 5 étudiants: ni "boujour", ni "est ce que vous acceptez la présence des étudiants..." Il faut que je mtte les pieds dans les étriers, que j'écarte les cuisses devant toutes ces personnes. Mon conjoint est relegué dans un petit coin de la pièce, et on m'ordonne de pousser...Et je pousse mal apparemment. Je m'épuise à pousser comme on me demande de le faire alors que je n'ai plus aucune sensation et que je suis allongée sur le dos.

Au bout de 20 min la gynéco annonce que le bébé supporte mal les contractions et qu'elle va utiliser la ventouse pour le faire sortir. Bien sûr elle parle à ses étudiants et pas à moi. Enfin le bébé sort la tête (ventousée) et la SF me demande si je veux prendre mon bébé pour faire sortir le corps. J'attrape donc mon bébé, et il y a du sang, trop de sang je trouve je demande "il a un problème il saigne?!!" et là réponse "non c'est votre épisiotomie ce n'est pas lui qui saigne" Coup de massue qui me tombe dessus.

Ils m'ont fait ça! je ne sentais rien alors ils ont fait ça, ils m'ont découpé sans même m'en parler, sans même m'avertir, m'informer et encore moins en me demandant si j'étais d'accord!

Je décide de laisser cela de côté pour le moment, je décide de tomber amoureuse de mon bébé, de plonger mon regard dans le sien et de le câliner.

Pendant ce temps là du côté de mon vagin la gynéco obstétricienne parle à se étudiants en leur montrant comment recoudre une épisiotomie. Pas un regard pour moi, pas un mot. Elle termine sa besogne et tout le monde quitte la salle. Mon conjoint peut enfin se rapprocher. Nous nous regardons et je lui dis "plus jamais à la maternité" il acquiesce.


La Suite ce sont 5 jours trop longs et pénibles à la maternité, un bon babyblues, une seconde nuit atroce où les puéricultrices me prennent mon bébé pour que je puisse me reposer (mais bon je l'entends hurler pendant 2h donc je ne me repose pas du tout), des douleurs dues à l'épisiotomie et des difficultés pour m'asseoir et me tenir bien pour allaiter mon bébé. Heureusement il y a eu cet puéricultrice qui, la 3ème nuit, m'a montré comment installer mon bébé dans mon lit de manière sécuritaire pour que je puisse l'allaiter en me reposant et que lui soit apaisé. Et cette autre puéricultrice qui m'a donné des astuces pour vider le trop plein de lait en cas d'engorgement. Je suis rentrée à J+5, le jour de ma montée de lait...j'avais tellement mal que je voulais m'arracher les seins. J'ai immédiatement épluché le site de la Leche League pour trouver les infos dont j'avais besoin. Et j'ai souffert de l'épisiotomie pendant plus de 6 mois.

Heureusement j'étais amoureuse de ce bébé, et la louve en moi était de sortie.

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